En 2013, le BSR a officiellement tiré sa révérence, mais son fantôme plane encore dans les conversations et sur de vieux documents administratifs. L’arrivée du permis AM aurait dû clarifier les choses, pourtant la confusion persiste : conditions d’accès, reconnaissance, validité… rien n’est jamais aussi simple qu’il y paraît.
Passer au permis AM est devenu incontournable dès 14 ans pour qui souhaite prendre le guidon d’un cyclomoteur. Pourtant, la transition entre l’ancienne et la nouvelle formule a laissé plus d’un parent et adolescent perplexe. Les différences se nichent dans le parcours de formation, les démarches, mais surtout dans la portée légale de chaque titre.
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Permis AM et BSR : de quoi parle-t-on vraiment ?
Derrière les sigles BSR et permis AM, on retrouve deux réalités qui se sont longtemps croisées. Le brevet de sécurité routière (BSR), lancé en 1997, a accompagné toute une génération de jeunes dès 14 ans sur les routes, à condition d’avoir validé l’attestation scolaire de sécurité routière (ASSR) et de suivre une formation pratique dans une école spécialisée. Pour beaucoup, le BSR était le premier sésame vers l’autonomie, mais il ne s’agit plus aujourd’hui d’un titre officiel : il a été remplacé en 2013.
Le permis AM, quant à lui, s’inscrit dans une logique européenne d’harmonisation des titres de conduite. Il vise les cyclomoteurs jusqu’à 50 cm³ et les quadricycles légers à moteur, autrement dit, les fameuses voitures sans permis. Pour l’obtenir, il faut présenter une attestation de formation délivrée par une auto-école, et justifier de l’ASSR ou de l’ASR si l’on est né après 1988. Le BSR a laissé place à un permis AM reconnu partout en Europe, avec un cadre beaucoup plus strict.
La distinction ne s’arrête pas à la terminologie : le permis AM, enregistré dans le fichier national, s’obtient après présentation d’un titre d’identité et d’un justificatif de domicile, des exigences qui n’existaient pas toujours pour le BSR. Avant de choisir entre brevet sécurité et permis AM, il vaut donc mieux s’informer sur la réglementation et réfléchir à ses besoins de mobilité.
Quelles conditions et démarches pour chaque formation ?
Pour obtenir le permis AM, le parcours est clairement balisé. Dès 14 ans, il faut présenter une attestation scolaire de sécurité routière (niveau 1 ou 2), ou une attestation de sécurité routière (ASR) pour ceux qui ne sont plus scolarisés. L’étape suivante se déroule forcément en auto-école ou moto-école agréée : la formation pratique est encadrée, impossible de s’y soustraire.
La formation se décompose en deux temps : théorie et circulation pratique. Sept heures en tout, réparties entre les manœuvres de base sur plateau, un module sur les règles de circulation et la sécurité, puis une prise en main sur route. Une fois ce parcours terminé, une attestation de formation est délivrée : elle est indispensable pour demander le permis AM auprès de l’administration.
Le BSR, avant sa disparition en 2013, était accessible de façon plus souple. Il suffisait de valider l’ASSR et de suivre une formation pratique, le tout sans inscription systématique dans le fichier national. Un représentant légal pouvait accompagner le jeune sur certaines étapes. L’accès aux cyclomoteurs et quadricycles légers reposait sur une procédure plus légère, moins suivie par l’administration.
Aujourd’hui, les démarches sont plus structurées : il faut fournir des justificatifs d’identité et de domicile, et l’auto-école gère le dossier du début à la fin, du suivi des cours à la remise de l’attestation. La différence entre BSR et permis AM se cristallise donc autour de la rigueur de l’encadrement et de la traçabilité du parcours.
Les différences clés qui peuvent influencer votre choix
BSR ou permis AM ? Le choix n’est pas anodin : chacun ouvre des possibilités différentes, tant pour le conducteur que pour la famille. Il y a des nuances dans la procédure et dans les véhicules concernés.
Pour vous y retrouver, voici les points majeurs à comparer :
- Type de véhicule : Le permis AM autorise la conduite d’un cyclomoteur limité à 50 cm³ ou d’un quadricycle léger à moteur, comme une voiture sans permis, dès 14 ans. Le BSR, lui, se concentrait principalement sur les cyclomoteurs et scooters, sans permettre l’accès à la voiturette.
- Encadrement de la formation : Le permis AM impose une sensibilisation poussée aux risques et un apprentissage structuré, encadré par une auto-école agréée. Le BSR, sous son ancienne forme, laissait davantage de liberté, avec une formation moins rigoureuse et un suivi administratif limité.
- Exigences administratives : Toute demande de permis AM débouche sur la remise d’un titre officiel, inscrit au fichier national. Le BSR, simple attestation, n’était pas aussi suivi. Pour le permis AM, la sécurité est renforcée d’emblée.
En pratique
Le choix dépendra de votre projet : pour utiliser un scooter en ville, le permis AM reste la référence. Vous visez la conduite d’une voiture sans permis ou d’un quadricycle à moteur ? Seul le permis AM ouvre cette porte. Par ailleurs, la formation actuelle intègre une sensibilisation aux risques et une évaluation des compétences concrètes, pour garantir une meilleure sécurité sur la route.
Au-delà du papier : usages, sécurité et évolutions à connaître
Sur la route, décrocher une attestation ou un permis ne suffit pas : la vigilance reste de mise, surtout pour les nouveaux conducteurs de cyclomoteur ou de quadricycle léger. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les jeunes titulaires du permis AM sont particulièrement exposés, en ville comme sur les axes secondaires.
La protection individuelle devient un réflexe à adopter. Casque homologué, gants, chaussures montantes ou bottes, blouson renforcé : chaque équipement vise à réduire les blessures en cas de chute. Les formateurs rappellent aussi l’importance de vérifier régulièrement l’état du véhicule, freins, pneus, éclairage, stabilité, pour rouler en toute confiance. Un entretien suivi fait la différence au quotidien.
Quelques principes simples peuvent renforcer la sécurité :
- En zone urbaine, restez attentif aux comportements imprévisibles des autres et adaptez systématiquement votre allure.
- Sur les routes secondaires, surveillez la chaussée et soyez particulièrement vigilant aux intersections où la visibilité peut être réduite.
La réglementation continue d’évoluer. Les contrôles sur les équipements et la formation en circulation deviennent plus fréquents, et les auto-écoles ajustent leurs programmes pour mieux préparer aux dangers spécifiques des cyclomoteurs et voitures sans permis. C’est ainsi qu’une nouvelle génération d’usagers prend la route, armée de compétences concrètes et d’un regard affûté sur la sécurité.


